Le samedi 17 août, le Drakkar de Baie-Comeau s’est officiellement entendu avec l’attaquant de 16 ans Drew Elliott, en vue de la saison 2018-2019.

Tout premier choix du Drakkar au dernier repêchage (2e ronde, 26e au total), Elliott officialise donc son arrivée au sein de la troupe de Jon Goyens. Au cours des deux dernières saisons, il évoluait avec le Saint John Vito’s, au niveau Midget AAA. Il y a deux ans, Elliott avait obtenu le statut de joueur exceptionnel afin de pouvoir y jouer à l’âge de 14 ans.

En ce début de camp d’entraînement, Elliott a déjà commencé à se faire remarquer par les amateurs, s’inscrivant à quelques reprises sur la feuille de pointage au cours des matchs intra-équipe. Au cours de son premier match préparatoire, il marqua le but gagnant en fusillade face au Saguenéens.

Sur la glace, il s’illustre particulièrement par sa vitesse ainsi que son implication physique dans le jeu. Sans avoir un gabarit imposant, il utilise chaque pouce et chaque livre de son corps à bon escient. Bref, un joueur qui a du grit. Au cours de la dernière saison, il était utilisé dans toutes les situations par son entraîneur.

Avec la rondelle, il n’est pas un pied de céleri non plus. D’un point de vue offensif, on pourrait le classer dans la catégorie des fabricants de jeu, bien que son lancer possède une bonne vélocité pour son gabarit. Finalement, on peut facilement concevoir que le Drakkar ait été intéressé à Elliott, son style de jeu cadrant parfaitement avec ce que l’équipe nous a habitué de présenter.

Il est plutôt rare que je parle à la première personne lorsque j’écris quelque chose. Je me permet de le faire maintenant. La signature d’un contrat avec Drew Elliott est quelque chose dont l’organisation du Drakkar avait absolument besoin et représente un symbole très fort, en ce qui me concerne. Je m’explique.

Je suis les activités du Drakkar depuis une douzaine d’années. Très peu souvent dans ma vie j’ai eu l’occasion de voir des jeunes joueurs anglophones faire partie de l’équipe. Étant plus jeune, je n’avais jamais véritablement eu conscience de tout ça, jusqu’à la saga Nathan MacKinnon. En fait, je crois que ce fût à peu près la même chose pour tout le monde. On savait que ça existait, mais depuis ce temps-là, on y porte attention pas mal plus et les partisans sont toujours prêts à taper sur le clou lorsque l’occasion se présente.

Dans les dernières années, le Drakkar encaissait échec après échec avec les joueurs anglophones, entre autres ceux des Maritimes. Il n’est toutefois pas la seule équipe, mais disons que certaines équipes réussissent à s’en sortir un peu mieux dans ce dossier. Nous l’avons encore aperçu récemment, alors que deux espoirs choisis en première ronde au dernier repêchage ont pris le chemin des Maritimes dans des transactions, soit Oscar Plandowski et Cameron Whynot.

Pour être honnête, cette situation est frustrante pour les amateurs, mais je dois admettre que c’est un peu compréhensible. Ce n’est pas toujours facile pour un jeune homme de 15-16 ans de s’établir à des centaines des kilomètres de son domicile et de sa famille, dans une ville où le français est la langue d’usage commune, dans un système scolaire différent. Certains diront que «ça fait partie de la game».

Le clan Elliott a choisi de faire fi de cette situation. Quand je parle du clan, je parle évidemment des parents, qui représentent un poids très important dans la balance dans un tel choix. Or, les parents Elliott sont présents au camp d’entraînement et l’étaient tout autant sur la photo de leur fils avec son contrat en main. Cela me donne l’impression que c’est un choix éclairé de la famille. Une décision peut-être difficile, mais prise sereinement, en acceptant les difficultés qui pourraient survenir.

Antérieurement, je ne suis pas certain que la décision aurait été la même. M’est d’avis que Jon Goyens a une certaine part de responsabilité là dedans, ayant une immense crédibilité dans le monde anglophone du hockey au Canada, vanté par plusieurs personnes gravitant autour de grands médias et de la LNH.

Au final, c’est le Drakkar qui bénéficie le plus de cette situation. Elliott n’est peut-être pas un Nathan MacKinnon ou un même un Jared McIsaac, mais il demeure un jeune avec un bon potentiel, qui pourrait devenir un joueur d’impact dans le circuit Courteau et peut-être un jour être repêché dans la Ligue Nationale.

S’il parvient un jour à accomplir toutes ces choses, il deviendrait une sorte de symbole pour l’organisation. Oui, Baie-Comeau est un petit marché éloigné. Une équipe pour qui les longs voyages demandent une grande organisation pour les études. Pas le marché le plus attrayant, j’en conviens. Mais s’il parvient à connaître du succès, Elliott serait la preuve vivante qu’il est possible pour un jeune joueur anglophone de bien se développer dans un petit marché francophone comme Baie-Comeau, autant sur glace que sur le plan humain et scolaire.

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