À l’aube de ce très particulier automne 2020, il semblerait qu’il y aura malgré tout une saison régulière dans la Ligue de Hockey Junior Majeur du Québec. Voici un survol de la formation baie-comoise pour cette saison.

Début du règne de Grégoire

À quelques heures du début du camp d’entraînement, une véritable bombe tombait sur le petit monde de la LHJMQ : l’entraîneur-chef du Drakkar Jon Goyens remettait sa démission. Après quelques jours d’incertitude, l’organisation a choisi de donner la barre à Jean-François Grégoire, qui occupait la fonction d’entraîneur adjoint depuis deux ans. Bien qu’il ait déjà dirigé durant quelques matchs, il s’agira de sa première véritable opportunité à titre d’entraîneur-chef dans la LHJMQ. 

En raison des rôles et des personnalités qui y sont souvent associés, on raconte que les adjoints ne font pas toujours de bons chefs (et vice-versa). Néanmoins, Grégoire était à court terme la personne toute désignée pour remplir cette fonction. Bien qu’il n’avait que deux ans d’expérience au sein de l’organisation, il demeurait l’une des personnes les plus anciennes, considérant les remaniements des dernières saisons.

Grégoire sera secondé par l’ancien gardien du Drakkar, Antoine Samuel, de retour derrière le banc pour une deuxième saison. Ayant besoin d’un second entraîneur adjoint en raison de la promotion de Grégoire, l’État-major s’est tourné vers Daniel Corso, ancien de la LNH et des Tigres de Victoriaville. Il en sera à une deuxième expérience dans la LHJMQ comme entraîneur adjoint, ayant terminé la dernière saison avec les Foreurs de Val d’Or. Soulignons également que la baie-comoise et ancienne thérapeute athlétique du Drakkar, Amy Barrette, est de retour dans l’entourage de l’équipe.

Les saisons se suivent et se ressemblent à l’attaque

L’offensive était la faiblesse générale de l’équipe la saison dernière. Bien que le Drakkar présentait le troisième jeu de puissance de la LHJMQ (23,6%), l’équipe se situait au 14e rang pour les buts marqués. Est-ce que le jeu de puissance sera aussi efficace cette année? Difficile à dire. Toutefois, tout porte à croire que l’attaque risque d’être anémique une fois de plus cette saison. 

La seule valeur sûre dans l’alignement est Nathan Légaré, l’un des meilleurs marqueurs purs du circuit. Les européens Raivis Kristians Ansons et Valentin Demchenko récolteraient certainement leur part de points, mais encore faudrait-il que la situation des européens se règle dans la LHJMQ. En dehors de ces trois joueurs (qui pourrait bien être un seul, finalement!), il y a relativement peu de talent, ou encore des points d’interrogation.

Alors que les joueurs vétérans ne sont pas reconnus pour être de grands contributeurs à l’attaque, les jeunes ne sont probablement pas encore prêts à devenir les moteurs offensifs. Or, pour gagner des matchs, l’équipe aura certainement besoin de ce qu’on appelle en anglais le secondary scoring; les buts marqués par ces joueurs qui ne constituent pas le cœur de l’attaque, ce qui a tant manqué l’an dernier.

Le directeur général Pierre Rioux a mis la main sur l’attaquant de 20 ans Nathaël Roy du Phoenix de Sherbrooke au cours de l’été. Principal argument en sa faveur: il a inscrit chacun de ses 21 buts à forces égales la saison dernière, justement la faiblesse du Drakkar. Cependant, le Phoenix alignait probablement la meilleure équipe du circuit Courteau et Roy avait la chance de ne pas être sous les projecteurs. Sera-t-il en mesure de produire face aux meilleurs éléments adverses et en évoluant avec des joueurs moins talentueux?

Toujours chez les vétérans, on se demande quel genre de saison connaîtront Antoine Rochon, Brandon Frattaroli et Julien Létourneau. Pour revenir au concept secondary scoring, les meilleurs moments offensifs de Létourneau et Frattaroli coïncidaient avec la meilleure séquence du Drakkar la saison dernière : 6 victoires en 7 matchs, où les nord-côtiers réussissaient à marquer 4-5 buts par partie. 

Chez les jeunes, ceux qui pourraient certainement faire une différence sont Julien Hébert et Xavier Fortin. Obtenu dans la transaction Gabriel Fortier, Hébert n’a joué que 15 matchs avec le Drakkar, avant de se blesser. Peu présent sur la feuille de pointage, il a cependant montré quelques flashs où l’on pouvait voir l’étendue de ses habiletés. De son côté, Fortin avait probablement été le meilleur attaquant du Drakkar en février, récoltant 12 points en 11 parties, dont seulement une où il avait été blanchi. Leur progression et leur éventuelle contribution seraient très précieuses pour la troupe de Jean-François Grégoire en 2020-21.

Une défensive imposante, mais inexpérimentée

La brigade défensive reposera en très grande partie sur le vétéran Christopher Merisier-Ortiz, qui sera vraisemblablement l’un des meilleurs défenseurs de 19 ans du circuit pour la prochaine saison. À sa quatrième campagne dans la LHJMQ, Merisier-Ortiz a près d’une centaine de matchs d’expérience de plus que son plus proche poursuivant dans l’équipe. Les 19 ans Gabriel Belley-Pelletier et Jérémy Jacques en seront à leur troisième saison dans la LHJMQ. Les 18 ans Étienne Arseneau et Alex Falardeau à leur deuxième. Émile Chouinard (17 ans), Marc-Antoine Mercier (18 ans) et Anthony Lavoie (16 ans) n’ont pas encore disputé de match de saison régulière. 

Heureusement, bien jouer défensivement, ça s’apprend! Ces jeunes joueurs sont justement là pour être développés. Les vétérans auront cependant du pain sur la planche et on comptera certainement sur la progression d’Arseneau et Falardeau. Comme l’attaque risque de marquer peu de buts, la défensive devra être en mesure de limiter les dégâts.

Sur une note plus positive, l’unité défensive du Drakkar comporte des joueurs au gabarit fort intéressant. Pour les nommer, Arseneau 6’4’’ 183 lbs, Chouinard 6’4’’ 187 lbs,  Mercier 6’3’’ 187 lbs et Jacques 6’2’’ 190 lbs. Notons qu’Anthony Lavoie fait déjà 183 lbs à seulement 16 ans et qu’il n’a pas peur de s’imposer physiquement. Le plus petit du groupe est Merisier-Ortiz à 5’11’’ 172 lbs, mais il est tellement efficace dans ses batailles à un-contre-un que son physique n’est pas du tout un problème. Sans avoir des policiers et des pugilistes, à moins d’avoir des gros bonshommes frileux, la zone du Drakkar pourrait ne pas être une ballade dans le parc pour les attaquants adverses. 

Un trio de gardiens

Finalement, ce sont trois gardiens qui seront avec le Drakkar de façon permanente au moins jusqu’à la période des Fêtes. Le vétéran de 20 ans Lucas Fitzpatrick disputera environ le deux tiers des départs et les deux recrues Ventsislav Shingarov (17 ans) et Olivier Ciarlo (16 ans) s’occuperont du tiers restant. Sans vouloir être prophète de malheur, Fitzpatrick a connu sa part d’absences la saison dernière en raison de problèmes récurrents au dos. On pourrait donc voir Shingarov et Ciarlo entre les poteaux plus souvent qu’anticipé.

Lorsqu’il est en santé, Fitzpatrick joue assez bien pour permettre à l’équipe de rester dans les matchs. Shingarov a bien paru durant les 4 parties qu’il a disputées la saison dernière, bien que l’échantillon soit petit. On verra pour Ciarlo. Tout comme la défensive, les gardiens demeureront une partie déterminant dans les succès de l’équipe, considérant la faiblesse générale de l’attaque. 

Le Drakkar amorcera la 24e saison de son histoire le samedi 3 octobre prochain, face aux Cataractes de Shawinigan.

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

%d blogueurs aiment cette page :