La saison 2021-2022 du Drakkar de Baie-Comeau s’amorcera vendredi soir à Chicoutimi. Maintenant que les camps d’entraînement sont terminés et que les alignements finaux sont faits, à quoi pourra-t-on s’attendre de la troupe nord-côtière?
Forces en présence
L’attaque tournera principalement autour de deux trios. Le trio piloté par Jacob Gaucher aura la tâche de contrer les meilleurs éléments adverses, alors qu’un trio plus axé sur l’offensive devrait être piloté par Xavier Fortin. Reste à savoir qui seront les ailiers qui accompagneront les deux centres vétérans. On retrouvera assurément Raivis Kristians Ansons et Benjamin Corbeil quelque part sur ces deux premiers trios. Au cours des matchs préparatoires, Justin Sullivan (5 matchs de suite avec 1 pt) et surtout la recrue Nathan Baril (8 pts en 5 matchs) ont eu une production intéressante. S’ils poursuivent sur leur lancée, le temps de glace avec les meilleurs joueurs pourrait bien se présenter à eux.
En défensive, le meilleur atout demeure Étienne Arseneau, le colosse des Îles-de-la-Madeleine. C’est probablement la valeur la plus sûre. Gabriel Belley-Pelletier et lui piloteront les deux premiers duos, reste à savoir qui seront leurs partenaires. Fait à noter, on compte trois défenseurs au gabarit imposant. Outre Arseneau (6’4″ 185 lbs), Marc-Antoine Mercier (6’4″ 197 lbs) et Émile Chouinard (6’5″ 198 lbs) sont également de bonnes pièces. On aura certainement besoin de leur contribution physique afin d’aider les gardiens de but en dégageant le devant du filet.
Par ailleurs, cette position sera également mystérieuse. Est-ce qu’Olivier Adam sera en mesure de rebondir après une fin de parcours en queue de poisson avec l’Armada? De son côté, Olivier Ciarlo a connu une saison en dents de scie l’an dernier. Très bon dans certains matchs, beaucoup moins dans d’autres. S’il affiche une meilleure constance, il pourrait peut-être chauffer son homonyme.
Bref, à toutes les positions, on retrouve beaucoup de points d’interrogation. La principale question est de savoir quelle sera la progression des dix joueurs de deuxième année. Comment auront progressé les Belchamber, Lavoie, Chouinard, Ciarlo et cie?
Composition de l’alignement
Encore une fois cette année, le Drakkar sera parmi les équipes les plus jeunes de la ligue. En effet, ce sont pas moins de onze joueurs qui sont âgés de 16 et 17 ans. En attaque, il y a les trois joueurs de 16 ans (Baril, Collard, Lavigne) et trois 17 ans (Chrétien, Gagnon, Sullivan). Les cinq autres joueurs de 17 ans sont en défense (Deschênes, Fenenko, Lavoie, St-Louis) et devant le filet (Ciarlo).
Autrement, quatorze joueurs ont fait partie de l’équipe la saison dernière. Cela donne donc une bonne occasion au groupe de grandir ensemble et de bâtir une chimie. Voilà pourquoi on peut donc s’attendre à une progression.
Le problème, c’est que les joueurs de 18, 19 et 20 ans ne sont pas forcément des «vétérans». La plupart ont eux aussi relativement peu de bagage. C’est d’ailleurs la première chose qui saute aux yeux lorsque l’on regarde l’alignement: un gros manque de millage; de matchs joués.
L’attaque pourra compter sur les trois joueurs ayant le plus d’expérience dans l’équipe. Le nouveau capitaine, Jacob Gaucher, trône au sommet de ce classement, avec 195 parties. Suivent Xavier Fortin à 170 et Benjamin Corbeil à 165. Le plus proche poursuivant est le letton Raivis Kristians Ansons, à 71. On retrouve six attaquants débutant leur deuxième saison, ayant ainsi seulement une trentaine de matchs d’expérience dans ligue. Les quatre autres sont des recrues. Bref, environ les trois quarts des attaquants ont moins de 40 matchs d’expérience dans la LHJMQ.
La situation est semblable en défensive, même pire. Les trois quarts des défenseurs ont également moins de 40 matchs d’expérience dans le circuit, avec trois joueurs de deuxième année et trois recrues. Gabriel Belley-Pelletier est le plus expérimenté du groupe, avec 128 parties. Étienne Arseneau le suit à 101. C’est très peu. Cette inexpérience en général pourrait possiblement nuire. Au-delà de l’aspect défensif, les attaquants ont besoin de recevoir de bonnes passes de leurs arrières. Quand les défenseurs provoquent des revirements, que les sorties de zone sont dans les baie vitrées ou que les passes sont dans les patins, ce n’est pas toujours évident de créer des menaces offensives.
Prédiction
Malheureusement, comme au cours des deux saisons précédentes, la troupe de Jean-François Grégoire est très peu talentueuse. Une grosse partie des succès de l’équipe reposera donc sur le travail et l’efficacité, le respect du système de jeu, éviter l’indiscipline, jouer du hockey de rattrapage le moins possible, etc.
L’avantage pour cette saison, c’est que la division du Drakkar est plutôt faible. Les Remparts de Québec sont indubitablement l’équipe à battre. Sur papier, l’Océanic de Rimouski devrait être en 2e place, sans toutefois avoir une excellente équipe. Le Drakkar et les Saguenéens de Chicoutimi devraient se battre pour les deux derniers rangs. Avec 8 matchs contre l’Océanic et 10 contre les Saguenéens, ce sont 36 points très importants sur la table qui devraient être âprement disputés. Les résultats au cours de ces matchs seront déterminants pour les places au classement.
Chose certaine, le Drakkar s’améliorera. Point de vue résultat, il serait difficile de faire pire que l’an dernier. Si on considère qu’en général, un joueur s’améliore d’une saison à l’autre en raison de l’âge, il est pratiquement impossible que le Drakkar stagne. L’an dernier, une quinzaine de matelots n’avaient aucune expérience dans la LHJMQ. Cette année, il n’y en a que sept, dont la plupart seront sujets aux postes de 13e-14e attaquant et 7e-8e défenseur.
De plus, il est important de noter que le Drakkar aura deux joueurs européens dans son alignement, ce qui ne fut pas le cas la saison dernière. Raivis Kristians Ansons n’a pu jouer que 9 matchs en saison régulière, arrivé à Baie-Comeau à la mi-février, puis on n’a finalement jamais revu Valentin Demchenko. En comparaison, le Drakkar a souvent dû affronter des formations qui avaient leurs deux joueurs européens : Shawinigan, Victoriaville, Québec, Chicoutimi. C’est certain que ça fait une différence.
Trois joueurs à surveiller
Xavier Fortin : Le vétéran de 19 ans en est à sa quatrième saison dans la LHJMQ. Offensivement, il connaît une progression constante à chaque saison depuis le début de sa carrière junior. En proportion, sa moyenne de points par match lui aurait donné 40 points dans une saison normale l’an dernier. Étant donné sa place dans l’échiquier du Drakkar, Fortin aura besoin d’une bonne progression encore pour que le Drakkar connaisse du succès.
Niks Fenenko : Il est difficile de faire des prédictions ou des jugements à son égard, puisque l’on ne l’a vu que dans deux matchs préparatoires. Il aura certainement besoin de temps pour s’adapter au hockey nord-américain, à son nouveau milieu de vie, etc. Heureusement, il pourrait compter sur son compatriote Raivis Kristians Ansons afin de faciliter son adaptation et son intégration.
Nathan Baril : La recrue de 16 ans a connu un camp d’entraînement très productif au point de vue offensif. En plus de 10 ans, je n’ai jamais vu un 16 ans connaître un aussi bon camp à Baie-Comeau. Nous savons toutefois que la saison régulière, c’est une autre paire de manches. De plus, comme la ligue Midget AAA n’a pas eu de saison l’an passé, il passe carrément de Bantam AAA à Junior Majeur. La marche est très haute. Néanmoins, j’ai l’impression qu’il ne sera pas du genre à avoir une saison de seulement 5 buts et 8 aides.