Au cours de la longue fin de semaine de l’Action de Grâce, le Drakkar de Baie-Comeau a disputé trois parties, où l’on a successivement vu de très belles et de beaucoup moins belles choses; typique d’une équipe sur le point d’éclore.
Le tout avait pourtant très bien commencé vendredi soir à Baie-Comeau, alors que les Voltigeurs de Drummondville étaient de passage. Il y avait longtemps que je n’avais pas vu le Drakkar contrôler un match de la sorte. Bien sûr, il s’est terminé «seulement» 5-1. On s’entend, on a des déjà vu des raclées deux fois pire que ça au pointage. Néanmoins, n’eut été de trois pénalités dans les dernières 10 minutes qui aurait pu permettre aux Voltigeurs de resserrer l’écart, les nord-côtiers ont joué un très grand match de hockey. Ils ont été les meilleurs dans presque toutes, sinon toutes les phases de jeu. Chacun des 4 trios avait marqué un but à 5vs5, en plus d’un but en avantage numérique.
On savait déjà d’emblée que le match suivant, à Sherbrooke dimanche après-midi, ne serait pas de la tarte. Le Phoenix était pressenti pour être l’une des meilleures formations du circuit Courteau cette saison et leur départ est à cette image. Avant d’affronter le Drakkar, le Phoenix avait amassé 11 points sur une possibilité de 12. Une victoire était donc souhaitable, bien entendu, mais pas nécessairement attendue. Le scénario s’est toutefois avéré bien pire qu’anticipé.Après 13 minutes de jeu, Sherbrooke avait les devants 4-0 et chassait Olivier Ciarlo du match. Ça s’est finalement terminé 6-2.
« Tout ce qui ne fallait pas faire, on l’a fait. On ne blâmera pas Olivier Ciarlo, ça venait de partout. On ne l’a pas aidé, on n’a pas bien sorti la rondelle de notre territoire. […] Les gars ne voulaient pas payer le prix, au début du match. On était peut-être encore dans les vapeurs du match contre Drummondville. On est une équipe qui joue avec émotions, mais on ne l’a pas vu ce soir. On est capables d’être plus efficaces.», a confié l’entraîneur-chef et directeur-général Jean-François Grégoire à Sébastien Lajoie, de La Tribune. (https://www.latribune.ca/2022/10/09/le-phoenix-sans-pitie-pour-le-drakkar-44d839628aa2dd595e77eb67dc70904d)
Le Phoenix est bon. Très bon, même. Cependant, on a vu des erreurs être commises durant ce match qui n’ont rien à voir avec la qualité de l’adversaire, qu’il soit bon ou mauvais.
Par exemple, sur l’image qui suit, on aperçoit ce qui a mené au premier but. Le défenseur du Phoenix, à l’extrême gauche, vient d’effectuer une passe lobée en sortie de territoire. Deux joueurs du Drakkar tentent d’attraper la rondelle au vol; Maël Lavigne avec son bâton et Alexis Bernier de la main. Celle-ci tombe finalement derrière eux, directement sur l’attaquant du Phoenix (#27). Ceci provoque donc un surnombre à 3 contre 1, que les joueurs du Phoenix ont parfaitement exécuté, ne laissant aucune chance à Zachary Lessard et Olivier Ciarlo.

Second exemple, cette fois sur le troisième but. La rondelle était disputée le long de la rampe, puis s’est dirigée vers le centre de la zone. Quatre joueurs du Drakkar sont allés vers la rondelle, contre un seul du Phoenix. Finalement, elle a été poussée vers l’arrière, où le joueur du Phoenix le plus à gauche sur l’image l’a saisie, avant de lancer rapidement. Ce n’était peut-être pas le meilleur but donné par Olivier Ciarlo, mais difficile de blâmer le gardien dans un tel scénario.

Les joueurs du Drakkar se sont-ils présentés à Sherbrooke avec un excès de confiance? Peut-être. Une chose est certaine, commettre des erreurs de la sorte contre une équipe aussi bien nantie que le Phoenix est presque comme signer son arrêt de mort. Quelque part, je me disais qu’une défaite éclatante de la sorte ramènerait les deux pieds sur terre.
Pour conclure le périple, le Drakkar affrontait les Voltigeurs à nouveau, cette fois à Drummondville; une ville où il connait des ratés depuis plusieurs saisons. Considérant que les Voltigeurs en étaient aussi à une troisième partie en quatre jours, qu’ils avaient aussi perdu la veille, qu’ils n’avaient toujours pas gagné à domicile, qu’ils étaient toujours privés de plusieurs joueurs importants, je m’attendais cette fois-ci à une victoire des nord-côtiers. Après tout, les drummondvillois n’avaient pas du tout fait le poids trois jours plus tôt.
La sortie des baie-comois a été plutôt décevante. On ne sentait pas l’énergie et l’intensité des bons matchs quelle a joué jusqu’à maintenant. En fait, d’un côté comme de l’autre, ça a été un match plutôt plate, à la limite frustrant à regarder. Avant cette partie, les Voltigeurs étaient bons derniers dans la ligue en désavantage numérique, avec moins de 60% d’efficacité. Je sais que l’échantillon est petit, mais ça demeure très bas quand même. Pourtant, le Drakkar a été blanchi en 4 jeux de puissance, récoltant peut-être une ou deux bonnes chances de marquer au total. Au final, n’eut été des deux buts de Niks Fenenko en fin de match, les nord-côtiers seraient repartis avec rien.
En entrevue après le match, Sandro Célant a rapporté ces propos de Jean-François Grégoire dans le Journal de Québec: «Nous avons eu quelques bons flashs en deuxième période, mais des erreurs et du jeu beaucoup trop individualiste nous ont ensuite fait mal.», soulignant également une mauvaise gestion de la rondelle. (https://www.journaldequebec.com/2022/10/10/le-drakkar-sincline-en-fusillade-face-aux-voltigeurs). De son côté, Steeve Paradis rapporte dans Le Soleil: «On n’a pas bien amorcé le match, c’était peut-être un relent d’hier On était nerveux, on n’avait pas de rythme et on ne voulait pas commettre d’erreurs.» (https://www.lesoleil.com/2022/10/10/second-revers-consecutif-pour-le-drakkar-qui-sincline-a-drummondville-d9cb0166275c79478f9bb25bd6ec8e49)
Je suis plutôt content de lire ces propos de Jean-François Grégoire, puisque c’est exactement les impressions que j’avais au courant du match, particulièrement en ce qui concerne ces jeux trop individualistes. Au sujet de l’avantage numérique, il a d’ailleurs souligné à Steeve Paradis que ça ferait partie des éléments travaillés cette semaine.
À ce propos, depuis l’absence de Justin Poirier, le Drakkar a marqué 1 fois en 11 occasions sur le jeu de puissance. Au delà du résultat, les deux derniers matchs n’ont pas été faciles à cet égard au niveau du rythme et des chances de marquer. Il est vrai qu’il y a peu de joueurs talent offensif véritable dans la formation; qui sont capables de driver un jeu de puissance. Justin Poirier est l’un d’eux. Toutefois, il faudra apprendre à jouer sans lui. Durant le match de dimanche, Stéphane Leroux a publié sur Twitter qu’il pourrait rater encore 2-3 semaines. Autrement dit, il est possible qu’on ne revoit pas Poirier en octobre. Il faudra s’ajuster. Les Voltigeurs jouent sans Justin Côté et Maveric Lamoureux; leur avantage numérique n’a pas l’air complètement démuni pour autant.
Le Drakkar recevra les Olympiques de Gatineau vendredi et samedi. Historiquement, les Olympiques sont l’une des équipes qui connaissent le moins de succès face au Drakkar (fiche de ,516), particulièrement à Baie-Comeau (fiche de ,383). Le Drakkar est d’ailleurs toujours invaincu à domicile cette saison. Malgré une infirmerie remplie de joueurs très talentueux (Verreault, Nadeau, Warren, et plusieurs autres!), les Olympiques se débrouillent pas trop mal depuis le début de la saison. Bien hâte de voir quel visage le Drakkar présentera.