Officiellement, le Drakkar de Baie-Comeau a complété le premier quart de la saison après le match de vendredi dernier à Moncton. Après 17 parties, Baie-Comeau présentait une fiche de 8-8-1 et siégeait au 9e rang de la LHJMQ. Depuis, le Drakkar a terminé son voyage dans les Maritimes à Bathurst, où il s’est incliné en prolongation.

Il va sans dire que ce premier quart de saison a été rempli d’émotions diverses, typique d’une jeune équipe en ascension. Après un départ spectaculaire avec 4 victoires en 5 matchs, Baie-Comeau a subi la défaite 7 fois en 8 matchs, avant de conclure avec une récolte de 7 points sur 10 dans ses 5 dernières parties.

En montagnes russes

En ce premier gros morceau de la saison, on a vu beaucoup de choses, à la fois bonnes et mauvaises. Steeve Paradis avait fait allusion dans Le Manic suite à un match à Dr Jekyll et Mr Hyde, célèbre personnage de R.L. Stevenson. Cette métaphore m’apparaissait parfaitement appropriée.

On voit parfois l’équipe y aller de sorties inconstantes d’un match à l’autre. Par exemple, dans la même semaine, le Drakkar a blanchi le Phoenix de Sherbrooke, la meilleure attaque du circuit et qui n’avait pas encore perdu à la régulière, avant de donner 91 lancers en 2 matchs contre l’Océanic, qui était 2-7-1 à ce moment-là.

Ce genre de choses arrivent avec des formations telles que celle qu’a le Drakkar actuellement. Néanmoins, voir le même scénario se produire à l’intérieur d’une partie, c’est assez spectaculaire. Au cours de la mauvaise séquence de 7 défaites en 8 matchs, le Drakkar a de nombreuses fois pris des avances de 2 ou 3 buts en première moitié de match, avant de la laisser filer et de perdre, le plus souvent en temps régulier. Il faut toutefois ajouter que le scénario s’est aussi produit dans des parties que le Drakkar a finalement remportées quand même.

Il faut toutefois souligner qu’au cours des dernières rencontres, le Drakkar a connu un meilleur ratio buts pour-buts contre en 3e période et dans les 2e moitié de matchs, mis à part à Halifax où il a accordé 4 buts dans les 6 dernières minutes du deuxième vingt.

En ce sens, ça rappelle un peu la saison 2017-18, où le Drakkar avait eu exactement la même fiche après 17 parties; 8-8-1. Martin Bernard était à sa deuxième saison comme entraîneur-chef du Drakkar. Les Gabriel Fortier, Xavier Bouchard, Shawn Élément, Édouard St-Laurent, Ivan Chekhovich et D’Artagnan Joly en était à leur deuxième saison complète à 17 et 18 ans. Les premiers choix Nathan Légaré et Christopher Merisier-Ortiz étaient les 16 ans. Le vétéran de 20 ans Antoine Samuel était devant le filet, secondé par un jeune Justin Blanchette.

Au niveau des résultats, le Drakkar n’a jamais vraiment amélioré son sort. Les trois autres quarts se sont terminés ainsi : 7-8-2, 7-9-1 et 8-8-1. Au final, ce fut 30-33-7, bon pour le 13e rang. Quelques fois, le Drakkar varlopait des bonnes équipes, mais se faisait faire le coup par des moins bonnes. Il gagnait 3-4 parties de suite, mais perdait 4 des 5 suivantes. Je me souviendrai toujours, les Sags face au Drakkar avaient eu une fiche de 6-2-2. 14 points sur une possibilité de 20. Pourtant, ils avaient terminé 15e!

Néanmoins, je crois fermement que le Drakkar a une meilleure équipe que celle de 2017-18. Du moins, plus complète, mieux balancée sur papiers. Nous verrons bien.

Dernier dossier, au passage, Marshall Lessard a finalement joué ses premiers matchs avec le Drakkar, soit deux des trois dans les Maritimes. Rappel que le Drakkar a fait son acquisition contre un choix de 2e ronde récemment. Jean-François Grégoire a donc 4 joueurs de 20 ans dans son alignement, soit Lessard, Xavier Fortin, Marc-Antoine Mercier et Olivier Adam. C’est donc dire qu’il doit en retrancher un à chaque partie. Je ne m’éterniserai pas sur la question ici, je garde ça pour un prochain article.

Les plus et les moins

Parmi les belles surprises jusqu’à présent, je ne peux passer sous silence le jeu de Matthew MacDonald. Lorsque le Jean-François Grégoire a fait son acquisition du Cape Breton à la fin août, je ne m’attendais pas à ce que son impact soit si grand. Du peu que je connaissais de MacDonald, il s’agissait d’un joueur très travaillant et assez rapide. Je voyais donc en lui un vétéran d’énergie sur les 3e-4e trios et qui pourrait possiblement servir de bougie d’allumage sur l’un des deux premiers en cas de besoin.

Ses performances au camp d’entraînement étaient plutôt bonnes, ce qui n’est toutefois pas étonnant pour un joueur de 19 ans qui a de l’expérience. Il a cependant commencé la saison régulière avec Xavier Fortin et Justin Poirier, les deux joueurs les plus offensifs de l’équipe, ce qui m’avait un peu surpris.

Néanmoins, MacDonald a vraiment livré la marchandise jusqu’à présent, avec une récolte de 6 buts, 6 aides et une fiche de +6, en 15 parties; une production digne de mention. Malheureusement, l’haligonien s’est blessé au genou avant le voyage dans les Maritimes et son absence pourrait être de plusieurs semaines encore.

Également chez les surprises, il est très difficile de ne pas parler de Justin Poirier. Bien sûr, on savait que Poirier avait démontré un talent offensif indéniable face aux meilleurs joueurs de son âge. On l’a bien vu dans le M18AAA, au camp de développement M17 de Hockey Canada, ainsi qu’au camp d’entraînement du Drakkar. Restait à savoir comment cela allait se transposer dans la LHJMQ, face à des joueurs qui sont 2, 3, parfois 4 ans plus âgés que lui.

Au-delà de ses statistiques (6 buts 2 aides en 8 matchs), qui sont très bonnes pour un joueur de 16 ans, c’est vraiment son impact offensif qui est important. Quand il est sur la glace, on le voit. Même quand il ne marque pas, on le voit. Inversement, lorsqu’il n’est pas là, on le remarque aussi.

C’est d’ailleurs là le côté négatif, Poirier a raté plus de matchs qu’il en a joué, pour différentes raisons. Au 4e match de la saison, il a subi une blessure à la cheville, qui devait le tenir à l’écart du jeu pour plusieurs semaines. On l’a revu deux semaines plus tard, pour les deux parties contre Gatineau, mais il est ensuite retourné sur la touche pour deux semaines supplémentaires. Il a joué les deux parties précédant le voyage dans les Maritimes, avant de partir pour la Colombie-Britannique, où se déroule le Défi Mondial des M17 au moment d’écrire ces lignes. Le tournoi se terminant dans plusieurs jours, il ratera donc les deux matchs de la présente semaine.

Autrement dit, quand la semaine sera terminée, il aura raté 12 des 20 premiers matchs du Drakkar. Espérons qu’il ne subira pas d’autre blessure importante durant la saison, puisque, comme mentionné plus haut, sa seule présence (ou absence, selon le point de vue) parait déjà offensivement.

Finalement, quelques mots sur le défenseur recrue Alexis Bernier. Ce jeune de 16 ans démontre de belles qualités et joue avec un calme qui me surprennent. Selon ce que je vois, il a gravit rapidement les échelons dans le depth chart du Drakkar à la ligne bleue, pour égaler ou devancer certains de ses pairs plus âgés et plus expérimentés.

De l’autre côté du spectre, il y a évidemment des joueurs qui déçoivent, ou à tout le moins, de qui on voudrait en voir plus. Le premier nom qui me vient en tête est celui d’Olivier Ciarlo.

Avant le début de la saison, je n’étais pas le seul à avoir identifié le tandem de gardiens de but comme étant la force de l’équipe cette année, possiblement l’un des bons dans le circuit. Malheureusement, seulement la moitié de la prédiction s’est avérée vraie.

Ciarlo connait jusqu’à présent une drôle de saison. Ne vous méprenez pas; il a connu de bons matchs. Souvenons-nous par exemple de cette partie à Rimouski où il a stoppé 47 des 50 tirs cadrés de l’Océanic, dont 22 en 3e période. Le problème, et ça semble drôle dit comme ça, c’est qu’il donne tout simplement trop de buts et qu’il a de la difficulté à gagner.

Au moment d’écrire ces lignes, on parle d’une fiche de 2-5-1, moyenne de 4,16 et taux d’efficacité de ,883. En début de saison, comme l’échantillon est plus petit, il arrive qu’une donnée aberrante vienne fausser un peu les résultats. Néanmoins, ça ne s’applique pas dans ce cas-ci. Dans 6 des 8 matchs auxquels Ciarlo a participé, il a accordé 4 buts ou plus.

À mes yeux, il existe 3 types de buts : peu probable/impossible à arrêter; aurait pu être arrêté; aurait dû être arrêté. Or, à mes yeux encore une fois, Ciarlo donne souvent des buts qui entrent dans la 2e catégorie. Exemple, imaginez une descente à 2vs1, la passe est plutôt bien défendue, donc le porteur de la rondelle lance et elle passe sous le bras du gardien ou entre ses jambes. Ce n’est pas un mauvais but en soit, c’est une menace bien réelle, mais le gardien avait quand même des chances très légitimes de faire l’arrêt.

Individuellement, ces buts-là ne sont vraiment pas graves. On peut donner le bénéfice du doute au gardien. Seulement, quand ils se produisent régulièrement, ça devient plus compliqué. Quand on regarde le résultat du match, l’arrêt ou les arrêts qui auraient pu faire une différence sont sur ces séquences-là.

Bien sûr, ce n’est pas toujours sa faute. Il n’a pas toujours compté sur le support de ses coéquipiers. Je me souviens du match à Sherbrooke, celui à Rimouski évoqué plutôt et celui contre Gatineau où la réplique des nord-côtiers à leurs adversaires avaient été assez timide. Néanmoins, on sait tous que Ciarlo risque de se retrouver avec le poste de gardien numéro 1 plus tôt que tard. Le principal intéressé devra donc impérativement continuer sa progression et son développement pour pouvoir assumer cette responsabilité sans que l’équipe en souffre trop.

Le nom d’Andrew Blechamber s’inscrit lui aussi dans cette liste. À preuve, il a même été rayé de l’alignement pour deux matchs consécutifs à Baie-Comeau il y a deux semaines. Ses statistiques sont en deçà de sa production de l’an passé, mais là n’est pas le cœur du problème.

Le fait est qu’on ne le voit pas beaucoup; il est effacé. Certains matchs, on entend que très peu son nom, ce qui n’est normalement pas bon signe. Pourtant, on l’a vu évoluer avec Matyas Melovsky, actuellement le meilleur pointeur de l’équipe. Il a également joué sur le trio d’Isaac Dufort et de Félix Gagnon, qui est très bon et constant depuis le début de la saison. Ça ne semble tout simplement pas fonctionner. Seulement, d’un joueur de 19 ans à sa troisième saison dans la Ligue, il ne semble pas injustifié de s’attendre à plus.

À venir

Le calendrier du Drakkar sera assez particulier d’ici la fin du mois de décembre. Les hommes des Jean-François Grégoire n’affronteront pratiquement que des équipes qui sont soit tout en haut ou tout en bas du classement général au moment d’écrire ces lignes. En comptant le dernier match contre Bathurst, cela fait 20 parties d’ici au 1er janvier.

Regardez bien la liste des duels : 5 matchs contre Québec (1er, 15-1-1), 2 matchs contre Gatineau (6e, 9-6-2), 1 contre Sherbrooke (2e, 13-1-2) 1 contre Halifax (3e, 10-2-3) et 1 contre Victoriaville (4e, 10-5-2). Inversement, on retrouve 3 matchs contre Chicoutimi (14e, 7-10-0), 3 contre Shawinigan (16e, 5-10-2), 2 contre Bathurst (15e, 6-9-2) et 1 contre Cape Breton (18e, 3-8-2). Le seul des 20 matchs qui sera disputé contre une équipe du milieu sera face aux Voltigeurs. Même, on pourrait ajouter que le mois de janvier débutera par le dernier voyage dans les Maritimes, où le Drakkar affrontera entre autres les Sea Dogs (avant-derniers) et à nouveau les Eagles (derniers).

Les prochaines semaines permettront donc de valider bien des choses. Comment le Drakkar va-t-il se comporter face à de très bonnes équipes? Va-t-il pouvoir avoir un haut niveau de performance contre les moins bonnes? Les réponses à ses questions pourraient bien être déterminantes pour la période de transactions des Fêtes.

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